LES MEGALITHES DE CONCORET

MEGALITHES DE COMPER

Il existe à ma connaissance, dans les bois de Comper, deux groupes de mégalithes. Ils sont remarquables, mais ils sont bien cachés. Je ne serais point étonné que les broussailles de la forêt n'en recelassent quelques autres. Connus certainement des forestiers qui les aperçoivent aux époques des coupes de bois, c'est à dire à de longs intervalles de 25 ans environ, et qui n'y prêtent alors qu'une médiocre attention. Ces mégalithes restent ignorés des curieux et des amateurs.

Lorsque, partant de Comper, on suit la route qui va vers St Malon à travers la forêt, on passe le petit pont jeté sur l'étroit goulet qui joint les étangs du Verger et du Moulin d'A-Haut, puis à quelques pas plus loin, presque au bord de la route, à gauche se trouve une ferme qu'on appelle La Prise, elle est au bord même du bois.

Derrière cette maison existent au moins une vingtaine de pierres couchées par terre. La plupart sont cachées par des buissons sous un épais taillis et il est actuellement (1891) impossible d'en faire le dénombrement exact. Elles ont une forme allongée comme des pierres de menhirs.

La plupart sont isolées éparses sur le sol, à quelques pas les unes des autres. Cependant, dans un coin, j'ai cru en reconnaître 3 ou 4 dans un même tas. Ces pierres sont des poudingues à gros modules de quartz blanc opaque empâtés dans un mastic rougeâtre schisteux et en tout semblables au menhir de Saint Jouan et aux blocs qui gisent à petite distance sur cette lande de Saint Jouan. Près des plus grosses existait jadis une cabane servant de cabaret mais il n'en reste plus trace aujourd'hui.

Ces pierres sont éparses sur un terrain assez vaste. La route a dû le traverser et il y a tout lieu de penser que les agents voyers ont brisé celles qu'ils ont rencontrées dans l'alignement. Des blocs assez volumineux de cette sorte de roches se trouvent encastrés dans les murs de la ferme voisine de la Prise. On peut présumer qu'ils proviennent de quelques-uns de ces mégalithes qui auraient été fragmentés. J'ai entendu dire à quelques personnes du pays que ces pierres seraient les vestiges d'un cimetière druidique. Quelqu'ait été leur destination, tout ce l'on sait en dire aujourd'hui, c'est qu'elles sont en cette place depuis une profonde antiquité, vraisemblablement elles ne sont pas natives du lieu de la prise et une intention humaine les y a apportées.

Le second groupe de mégalithes est dans la même direction que celui de la Prise. Nous continuons donc de marcher sur cette route de St Malon, nous rencontrons bientôt à droite du charroi en assez bon état, puis à quelques centaines de pas au-delà et encore à droite, un simple chemin forestier. Nous le prenons et nous marchons pendant environ trois cent cinquante pas et à douze ou quinze pas à gauche, touchant un beau hêtre nous trouvons deux menhirs, l'un debout, l'autre renversé couché à terre. Ce sont les pierres que nous cherchons.

Voici les dimensions de ces pierres :

Premièrement la pierre debout : Elle est très irrégulière, on peut lui distinguer une face ventrale qui est aplatie et un peu inclinée vers la terre et une face dorsale bombée qui forme comme une croupe curviligne tant suivant sa longueur que suivant sa largeur. Fort grosse à sa base, elle va s'amincissant vers le haut. A un mètre au-dessus du sol, le pourtour du dos mesure 3,50 m et à cette même hauteur la largeur de la face ventrale est de 2,35 m. Total 5,85 mètres de tour.

La longueur de la face ventrale du sommet à la base est de 2,90 m, celle de la face dorsale est de 3,10 m environ. J'ignore à quelle profondeur cette pierre s'enfonce dans le sol, elle est couverte de mousse et de lierre sur son dos, de sorte que dans le bois il est assez difficile de la distinguer de loin quoique ses dimensions soient grandes. Nous en avons pris une image pour la servir en preuve de sa réalité, pour en donner une idée de sa manière d'être, elle est vue par sa face ventrale. Chose merveilleuse ! Sur ses épaules trapues mais courbées sous le poids des ans, le vieux menhir porte une tête de jeune fillette. Ne la distinguez-vous pas parmi la feuillée du hêtre dont le pied set de bâton au géant et dont la large ramure l'abrite contre les intempéries des saisons ?

Deuxièmement la pierre couchée : Elle est auprès de l'autre. Elle a 3,40 m de long sur 1,40 m de large. on peut, à elle aussi, lui distinguer une face ventrale plane ou à peu près et une face dorsale ou croupière formant une sorte de crête. Elle va s'atténuant aux deux bouts.

Ces deux pierres sont de même nature. Ce sont des poudingues de schiste rouge où sont empâtés de gros fragments de quartz. Elles m'ont parus étrangères au sol de cette partie de la forêt mais elles ont la même composition que les pierres couchées de la Prise. Comme la distance qui sépare ces dernières des deux menhirs n'est pas grande, il se pourrait que dans le principe ces deux mégalithes aient appartenu au même ensemble.

Je ferai sur ce même sujet une dernière remarque : c'est que les trois mégalithes de Trébran et ceux de Comper sont de même nature, ce sont des poudingues à grains de quartz.

Le quartier du bois où elles sont situées se nomme le cartier ou la coupe de la Pierre Drète (droite) à cause du menhir qui est debout.

 

 

LES TROIS ROCHES DE TREBRAN

Près du village de Trébran en Concoret, à droite de la route qui mène de Concoret à Gaël, on voit dans une pâture, trois énormes roches sur lesquelles on raconte une légende. Elle furent apportées, disent les gens, par une vieille femme qui en avait une sur le dos et une sous chaque bras, elle les laissa tomber là où elles sont et personne ne les a bougées depuis. Ce sont les Trois Roches de Trébran. Elles sont toutes trois gisantes sur le sol, l'une à plat les deux autres de champ. Elles sont sur un même alignement qui mesure 32 pas (environ 24 mètres) entre les extrémités les plus éloignées.

La pierre couchée à Plat est à l'un des bouts, la pierre intermédiaire est à peu près à égale distance des extrêmes. Ces trois pierres sont bien plus grosses que celles des Champs Morgan (près de Folle-Pensée) Elles sont fort irrégulières dans leur forme, ce qui empêche d'en prendre des mesures exactes. Voici cependant des indications :

Pierre à plat : Longueur : 4,60 m, largeur : 2,60 m et épaisseur à un bout : 0,95 m, c'est la plus grosse

Pierre intermédiaire : Longueur : 4,38 m, hauteur : 1,60 m épaisseur moyenne : 1,50 m

Troisième pierre : Longueur : 2,85 m, hauteur : 1,25 m et épaisseur : 1,10 m.

Ces pierres recouvertes de cryptogrammes semble en poudingue rouge avec grains de quartz blanc tandis que le roc du sous-sol est en schiste rouge ou en grès schisteux rouge. Ces trois pierres sont ou bien les matériaux premiers d'un monument historique ou bien elles sont les vestiges d'un monument détruit.

(Sources : Registre Abbé Guillotin )

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