QUELQUES ANECDOTES CONCORETOISES
PLUS OU MOINS DRÔLES
(SOURCES : ABBE GUILLOTIN entre autre)
JOBARD
Dans la direction du Rox, à 1500 mètres environ de la route, sur les landes de Lambrun, près du village de Sous-la-Haie, un certain JOBARD, issu d'une famille du pays, se construisit une maison. Il acheta 50 hectares de terres en friche, une centaine de brebis et de gros chiens-loups. Il faisait de l'élevage et, entre-temps, s'interdisait de voir personne de ne faire visite à qui que ce soit et de causer sans raison.
Le dimanche, il allait à la messe à Concoret et restait pendant tout l'office à genoux au bas de l'église. Ensuite il prenait son pain, sa viande et autres fournitures et rentrait à son ermitage n'ayant d'autres compagnons que ses bêtes et ses livres.
La principale nourriture qu'il se préparait était de la soupe de geai. Avec le même geai, il cuisait sept marmites de soupe et il trouvait encore la septième trop grasse.
Peut-être était-il hanté par la pensée de l'éternité mais personne ne le saura. Il est enterré à Paimpont.
ABBAYE DE TELHOUËT
En 1598, pendant que les troupes de la ligue et du roi occupèrent le château de Comper, les religieuses de l'abbaye de Telhouët furent obligées d'abandonner leur communauté. La plupart se réfugièrent à Concoret. On en trouve plusieurs sue les registres de baptême de ce temps là qui étaient marraines des enfants. Andrée LE PROVOST, prieure de cette abbaye, tient encore un enfant sur les fonts baptismaux de Concoret le 15 décembre 1598.
PARRAINS-MARRAINES EPIDEMIE DE PESTE
En 1602, c'est sous le rectorat de Guillaume NOUËL qu'on publia, à Concoret, les canons du Saint Concile de Trente et du concile provincial de tous qui défendent de donner plus d'un parrain et d'une marraine aux enfants qu'on baptise, car auparavant on en donnait jusqu'à 3trois ou quatre. Ce fut aussi sous ce même rectorat qu'une maladie contagieuse qui avait les caractères de la peste, fit de grands ravages à Concoret et aux environs, c'était en 1605.
LE RENDRAY
Suivant la tradition des anciens du pays, un roi, soit de Bretagne ou d'ailleurs, dont on ne peut dire le nom, se trouva obligé par quelque circonstance, de se reposer au lieu de Rendray, dans une maison haute qui est la plus ancienne du lieu et qui sert actuellement d'étable derrière celle d'Aimée BARBIER. C'est pour cette raison, dit-on, qu'on appelle cet endroit le "Rendray", c'est à dire le lieu où le roi s'est rendu.
VELOCITE
En 1610, le fils de Pierre ROVET, demeurant aux Liordais, était si bon coureur qu'il attrapa, un jour, un loup à la course sur la lande de la Croix-au-Blanc.
CONFESSION
En 1640, François DANDIN, demeurant à la Grande-Lande, maison du Coquer, marié à Perrine CHEVALIER, aïant été en voïage à Ste Anne d'Auray et s'y étant confessé à un religieux imbécile qui s'écria en sortant du tribunal : "Tout ça put et ça ne vaut rien". Ce fut l'origine du dicton du pays "Tout ça put et ne vaut rien, comme la confession à François DANDIN".
ENCORE UN LOUP
En 1715, un loup enragé fit de grands ravages aux environs de Concoret, 25 personnes en furent mordues et plusieurs en moururent. Il parut d'abord à Vignouse, Marie ROSSELIN de la Haute-Haie, âgée de 16 ans, fille de Jacques ROSSELIN, mordue à la Fontaine de la Ville-de-Bas, en mourut ainsi que Guillaume LEFEUVRE, fils de François, âgé de 16 ans, mordu dans les champs du Rox. Perrine PATIER de Haligan, sur de Michard, Marie GODIVET et Perrine JALLU, femme de François LEFEUVRE, mordues au ruisseau du Rostel n'en moururent pas. Ce loup fut tué à coups de fusils par PAITREMON du village de la Rue-Eon. Madame la Présidente De MONTIGNY faisait traiter les personnes mordues.
REGIME PENDANT LE CARÊME
En décembre 1792, Monsieur DURAND de la FURONIERE, grand vicaire de Monsieur l'évêque de St MALO, par une lettre de Monsieur BARBIER, prêtre de Concoret, Tous les deux à Jersey, m'a donné le pouvoir de confesser toutes sortes de personnes, d'absoudre de tous péchés, de réhabiliter les mariages faits, de bénir les ornements et de faire tout autre bénédiction : chapelles, églises, cimetière etc. Dans le même écrit il est marqué que l'usage des ufs est permis pendant le carême excepté les quatre derniers jours et cela jusqu'à rénovation.
CHÊNE A GUILLOTIN OU RATELIER ???
Les révolutionnaires savaient que j'exerçais mon ministère en cachette et ils fouillaient très souvent les maisons du Vaubossard pour me trouver. Je me cachais particulièrement dans un râtelier à foin d'un fermier. Le cultivateur avait toujours une petite épingle sous le revers de sa veste et, lorsque les soldats voulaient pénétrer dans l'écurie, le fermier piquait ses chevaux qui, aussitôt, levaient les pattes, alors il leur disait : "Entrez si vous voulez, mais je ne réponds de rien, ils sont très méchants." Et aussitôt les patriotes partaient .
Nota : Le râtelier devait être assez grand et solide puisque l'abbé Guillotin mesurait 6 pieds deux pouces ce qui faisait environ deux mètres, un géant pour cette époque. Personnellement j'ai un doute quant à sa cachette dans le chêne de la Rue-Eon, à moins que depuis 1791 le passage ne se soit refermé.
UN FOU ?
Au temps des guerres de religion, le général d'Aumont, venu faire le siège du château de Comper, s'amouracha d'une jeune veuve très respectable : la propriétaire du Château. Pour la persuader que, malgré son grand âge, il était encore vert, il s'élança comme un fou à l'assaut des murailles mais les occupants lui décochèrent un coup d'arquebuse. Si à l'occasion il ne perdit pas l'esprit, il ne l'avait déjà plus, il en perdit quand même lexistence. On dit que, l'apprenant, le roi Henri IV pleura.